Pirates des Caraïbes (1) - La grande traversée!

Publié le par Gwen

Voilà quelques photos et extraits de mon carnet de bord illustrants cette traversée sur la mer des Caraïbes!

 

Jour 1 : Lundi 29 février

Me voilà réveillée, je ramasse mes affaires éparpillées aux quatre coins de ma chambre. Je prends mon courage à deux mains et le fourre, lui aussi, dans mon sac à dos. Il est 7h, Paris s'est déjà éveillée. Je marche vers l'aventure. Sur le chemin de l'aéroport, je retrouve mon ami Keven, fidèle compagnon des virées nautiques. Il est venu passer quelques jours en Europe, et je repars avec lui pour traverser la mer des Caraïbes. Nous le ferons à bord de Jean-du-Sud, fier voilier Alberg 30 (soit 9 mètres). Keven navigue sur ce bateau, depuis quelques mois déjà, en compagnie de Yves Gelinas, le propriétaire. Naviguer sur un voilier qui a fait le tour du monde et rencontrer une légende de la voile québécoise... Tout un programme!

Nous atterrissons à Fort-de-France en Martinique, où le soleil et la chaleur sont au rendez-vous. Armés de nos plus beaux sourires, nous faisons du stop pour nous rendre à la marina du Marin. C'est Félicia, dont le sourire est encore plus grand que les nôtres, qui nous conduit à bon port. Nous arrivons en soirée sur le voilier.

Jean-du-Sud

Jean-du-Sud

Marina du Marin

Marina du Marin

Jour 2 : Mardi 1er mars

Tout ici à le goût du sel! A trois sur un voilier de 30 pieds, il va falloir s'adapter et oublier un peu son intimité.

Déjà, nous préparons la traversée. Nous allons faire l'épicerie en annexe (mar plij!) et rentrons avec une ligne de flottaison drôlement basse! Nous remplissons le ventre de Jean-du-Sud de denrées alimentaires. Chaque espace est utilisé. C'est un petit bateau au milieu de cette marina, mais il a déjà fait le tour du monde, lui!

Le soir, nous prenons l'apéro à bord de Kerguedoul, un voilier qui arrive de Guyane et dont l'équipage est breton.

Demain, nous quittons notre mouillage pour Ste Anne. Dernier stop avant de prendre le large.

A l'épicerie en annexe!

A l'épicerie en annexe!

Keven vérifie la mâture et les haubans

Keven vérifie la mâture et les haubans

Jour 3 : Mercredi 2 mars

6h du matin est une belle heure pour se réveiller tranquillement aux lents mouvements du beateau et à la belle lumière naissante. Dans le bateau, on dort bien! Pour s'endormir, il suffit de regarder les fruits qui se balancent tranquillement dans leur hamac. On se crorait dans le ventre de Moby Dick.

Nous terminons nos préparatifs afin de pouvoir lever l'ancre bientôt, direction Cuba! Je crois déjà entendre le doux son de la musique cubaine...

Nous quittons notre mouillage pour aller dans l'anse Ste Anne. Avec Keven, nous passons 2h à nettoyager la coque de Jean-du-Sud. Nous grattons son ventre pour le débarasser des algues qui ont poussé et des coquillages qui voudraient voyager clandestinement. L'activité est fatigante et je me dis que j'aurais dû apporter une paire de branchies!

Le soir, nous regardons le film retraçant le tour du monde d'Yves en 1982. Le bateau n'a pas beaucoup changé, certains objets sont encore utilisés quotidiennement à bord.

 

Les fruits dans leur hamac

Les fruits dans leur hamac

Thé ou café?

Thé ou café?

Coucher de soleil sur le rocher du Diamant

Coucher de soleil sur le rocher du Diamant

Jour 4 : Jeudi 3 mars

Nous quittons Ste Anne et la Martinique (que je n'ai pas visité) à 6h30, alors que les Alizés sont encore endormis. Jean-du-Sud est heureux, ses poumons sont déployés (gênois + grand voile). Nous filons à 5 noeuds et passons le rocher du Diamant. Le bateau peine cependant à garder le cap et l'allure. Il faut s'adapter et trouver les bons réglages pour le régulateur d'allure. Une frégate vole au-dessus de nos têtes et nous accompagne pendant un bon moment.

Nous voilà partis pour plusieurs jours de mer. Objectif : Santiago de Cuba. Il paraît que Barack Obama sera à Cuba, et les Rollings Stones aussi. On ne s'attendait pas à un tel accueil! ;)

Il va falloir apprendre à trouver son équilibre dans un mouvement constant et espérer ne pas avoir le mal de mer! La chaleur est oppressante. Déjà les côtes commencent à s'estomper. Bientôt, nous serons entourés d'eau. Un banc de dauphins jouent autour du voilier avant de continuer son chemin.

Pour cette première journée en mer, je dors beaucoup. Il paraît que c'est normal, le temps de s'amariner. Et déjà, la lune se positionne pour notre première nuit en mer. Nous sommes de quart à tour de rôle, pour surveiller le cap, les voiles et l'absence d'obstacle. Rester seule sur le pont, c'est intimidant. Mais, une étoile filante me rassure. Le planction phosphorescent offre un joli spectacle!

Heureux qui comme Ulysse à fait un beau voyage...

Heureux qui comme Ulysse à fait un beau voyage...

Sur le pont

Sur le pont

Jour 5 : Vendredi 4 mars

La nuit a été plutôt bonne malgré quelques grains. Au petit matin, nous faisons sécher notre linge de la nuit. Notre position ce matin est 14°46N et 62°24O. Nous avons parcourus 87,5 miles en une journée. Ce n'est pas excellent! Mais les Alizés sont un peu capricieux.

Sur les coup de midi, Keven sort le sextant pour vérifier notre position. Drôle d'instrument!

Ce voyage sur l'eau m'apprend la relativité du temps. On dort, on mange, on lit. Parfois, on discute. Chacun a son propre rythme.

Les poissons-volants sont partout. Parfois, ils terminent leur course sur le pont. Nous les remettont à l'eau pour qu'ils continuent leur voyage.

Jean-du-Sud file vent arrière. L'allure est bonne!

L'homme au sextant

L'homme au sextant

Rayon vert ou pas?!

Rayon vert ou pas?!

Jour 6 : Samedi 5 mars

Notre position ce matin est 15°20N et 64°12O. Nous avons parcourus 125 miles pendant les dernières 24h. C'est un bon rythme!

Je m'habitue au tangage incessant du bateau. Le vent nous pousse sur la fesse droite (comme dit Yves) et ça remue pas mal! Tout demande un effort : cuisiner, se doucher, faire la lessive...

Nous sommes entourés d'eau, pratiquement seuls en mer. Parfois, nous voyons au loin un cargo. Les géant des mers semblent bien petit dans cette immensité. Alors, à quoi pouvons-nous bien ressembler?!

Nous ne voyons plus la Terre depuis un bon moment. Keven décide d'abattre le pavillon breton pour mettre celui du pays basque pour Ainhoa, sa copine espagnole.

Au loin, ça pique! Il doit y avoir un gros bancs de poissons.

Pendant mon quart de nuit, j'étudie les étoiles. Pas de pollution lumineuse et ciel plutôt dégagé : les conditions ne sont pas mauvaises! Nous essuyons quelques grains, mais tout va bien. Et déjà, le jour pointe son nez.

Seuls en mer

Seuls en mer

Euskadi, mon amour

Euskadi, mon amour

Jour 7 : Dimanche 6 mars

Notre position ce matin est 15°52N et 66°14O. Nous continuons d'avancer à bonne allure.

Keven m'a dit qu'il fallait 3 jours pour s'amariner complètement. Je crois qu'il a raison! A bord de Jean-du-Sud, ça va de mieux en mieux. Tellement, que j'irai bien courir un peu. Mais sur un bateau... ça complique les choses!

La traversée se passe très bien jusqu'à présent. Nous optons collectivement pour aller directement jusqu'à Cuba sans faire d'escale. J'ai hâte de découvrir ce pays. Mais, voyager en bateau, c'est apprendre à prendre le temps.

Keven décide de mettre une ligne à l'eau. Il va attraper un Mahi-Mahi. Les gars sont contents de quitter leur régime végétarien!

Je passe un peu de temps à la proue du bateau. Mon endroit préféré! Je suis entourée de tellement de nuances de bleu. C'est incroyable. En empannant, le genois me caresse la tête. Et si l'île des enfants perdus se trouvait par ici?!

A bord, on perd un peu la notion des jours. S'il n'y avait pas de journal de bord, je crois bien qu'on ne saurait plus où on en est! Et en plus, le vent nous abandonne...


 

à la manoeuvre

à la manoeuvre

Un Mahi-Mahi

Un Mahi-Mahi

Soleil couchant

Soleil couchant

A bientôt pour la suite du récit, et une traversée qui va se corcer un petit peu..

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